Descente d'un voilier de Langres à Port Saint Louis du Rhone

Arrivée le dimanche 23 janvier 2022, via blablacar et marche a pied plein sud le long du canal de Champagne à Bourgogne, et découverte du bateau Océanis 390 et son capitaine proprio Arnaud, le tout étant parti de Calais début décembre, soit déja 6 semaines de canaux, et 200 écluses...

grand beau temps, ciel dégagé

oups le lendemain lundi, 5 cms de glace sur le canal, et toute la semaine sera froide donc autant partir, au plus vite, en cassant la glace à la gaffe, sur le tronçon gelé (environ 5 kms)

enfin plus de glace, on passe le rétrécissement du tunnel qui passe sous le plateau de Langres

le tunnel glacial, sans soleil, long comme un jour sans pain, soit environ 5 kms, ouvrage titanesque

ouf, on arrive à la première étape Heuilley cotton, après 3 écluses et 10 kms, surper accueil des gars de VNF, qui vont nous escorter régulièrement pour passer les écluses gelées (l'huile hydraulique des vérins n'aime pas trop) ou encombrées d'algues. Apartir de maintenant on est avalant, donc on descend à la mer...

mardi, étape plus longue, jusqu'a Cusey soit 20 kms et 22 écluses, froid intense, brouillard, bancs de glace fine, il faut des bons gants pour tenir la barre

mercredi, toujours le brouillard, 40 kms et 20 écluses, dont un tiers en panne avec réparations en direct (merci les gars)

enfin l'arrivée sur Maxilly à la nuit, après avoir suivi dans un bief interminable une péniche à 3 km/h (soit 8 de moins que notre vitesse de croisiere), course à l'épicerie du coin pour récupérer des jetons de bornes électrique, pour faire fonctionner nos chauffages électriques...

au fait c'est comment dedans?

c'est plutot cosy, le seul hic par grand froid c'est la condensation intense, voici mon lit à l'avant

étape de jeudi, après 7 écluses et 40 kms dans la saone (plus de canaux) et une pause moteur et café a Auxonne en cote d'or, nous voici dans le port algueux de Saint jean de Losne, super accueil, mais fond incertain pour notre quillard de tirant d'eau 1m80...

vendredi, étape St jean - Chalon sur Saone, 2 écluses seulement et 60 kms, première grosse écluse compliquée, on en oubli de mettre les gilets et on se fait enguirlander, passage à la Roseraie à Chalon, haut lieu des plus beaux mariages, on quitte le chenal sur quelques metres pour la photo et bing! on s'enlise comme des débutants durant  20 minutes... heureusement personne n'a du plonger pour tirer.

entrée de Chalon, haut lieu de croisière fluviale

le port caché par son ile en centre ville

suppression à la gaffe des algues de la Roseraie, bloquées dans le safran, moi je pars manger chez mes beaux parents tout proches (merci !)

samedi étape Chalon- Macon 60 kms dans le froid toujours, passage à Tournus, joli port à Macon super clean

attaque de cormorans au petit matin

on passe Macon en descendant sur Lyon, à 83 kms, le dimanche

puis on sauve un canard appelant à la dérive, en faisant quelques ronds dans l'eau, laborieux repechage, mais voici un nouvel ami

entrée magnifique dans Lyon par l'ile Sainte Barbe

certaines des plus belles filles de Lyon, depuis la berge nous prennent en photos (merci Madeleine), et les enfants nous font des grands coucous depuis chaques ponts... nous savourons cette célébrité éphèmère, après les solitudes glacées des hauts plateaux désertiques

on entre dans le port de Confluence, un breton en jaune sur le bateau?

le port est désert, a part nos potes russes qui nous précèdent de quelques jours avec leur catamaran, (merci pour l'apéro photos)

on est bien arrimé dans ce beau quartier tout neuf, petit café coréen avec Madeleine sur les quais (merci)

le lundi on repart pour atteindre Tournon à 93 kms plein sud, laissant le quartier de la Confluence dans sa grisaille de début de semaine laborieuse

abandon de la Saone pour le Rhone, au niveau du musée

on double les potes russes, moins rapides et plus axés sur la visite touristique, et au chaud dans leur cabine de pilotage, eux !

écluse de Vaugris, voici les grosses écluses et leurs bollards flottants, on en mène pas large...

ouf libérés!

étape logue, froid et pluie, arrivée a Tournon de nuit, arrimés dans le courant, dans les vagues des péniches scélérates, mais ça commence à sentir le sud

le lendemain , mardi, gros beau temps, mais donc mistral de la vallée du rhone en rafales, le sport commence

écluse de Bourg les Valence dans la douleur, le bateau ne reste pas parallèle aux murs bétons, l'antenne en bout de mat ne résiste pas...puis écluse de Beauchastel, l'ancre frotte le béton dans un bruit de fin du monde, stress maxi, pas de photos possibles de cette galère.

passage de la confluence de la Drome

Stop les dégats et frayeurs pour aujourd'hui, on se réfugie au Pouzin, sur la confluence de l'Ouveze, sans élec mais à l'abri, bilan 40 kms et 2 écluses, moi je rentre dormir à la maison (merci Philou et Yannick)

Mercredi, le vent s'est calmé au petit matin, mais l'après midi est annoncé tempétueux, on décolle au plus tot pour passer l'écluse de logis neuf sans encombres mais après une forte attente suite à une péniche montante, le vent se lève

on passe le défilé de Donzère et  Viviers et son port fermé en hiver, dommage pour nous , il faut continuer

on se retrouve dans l'interminable canal de Bollène Mondragon, on file avec le courant et le vent mais quasi impossible à remonter si besoin, le piège se referme, les péniches et leurs sillages mettent en difficulté le support de mat car les berges sont bétonnées et les ondes se dissipent trop lentement.

à l'entrée de l'écluse de Bollene, fin d'après midi le vent forcit, échaudés on décide de stationner sur le ponton d'attente/secours plaisanciers pour la nuit, après un arrimage hautement sportif et scabreux, grosse prise au vent et petit moteur, c'est pas bon pour le mistral.

une fois en sécurité on scrute la manche a air, pas de passage pour ce soir, il faudra patienter jusqu'a demain, avec une nuit dans le fracas des vagues et la peur que les taquets ne tiennent pas le choc, insomnie de mon capitaine inquiet...

Le lendemain matin, jeudi , on passe cette écluse vers 11h après une bonne accalmie du vent, la plus profonde de France; 23 metres, en aval plus un gramme de vent... la nature est capricieuse, allez zou direction Aramonà 60 kms et 3 écluses et plein de bois qui flottent à éviter

arrive la Provence, et ses chateaux à foison

on se pose a Aramon, petite halte fluviale privée avec proprios sympas, au sud d'Avignon, à coté du Natacha

visite de la charmante bourgade, bien moyennageuse

Magie du Rhone, au petit matin du vendredi, livraison de bois flotté, faudra repartir à la gaffe, pour pas encrasser le moteur, allez dernière étape environ 60 kms

et dernière écluse, après 1 heure d'attente à faire des ronds dans l'eau car en travaux

on passe Tarascon et son chateau

beaucoup de choses sur le pont...

Entre Arles et Port Saint Louis 30 kms interminables de monotonie, on ne voit que des arbres de rive, on se croirait sur l'Amazone,

soudain au PK 300, rencontre humide, improbable et à haut risque, les Canadairs, on frole la rive en baissant la tète...

puis enfin le bac Barcarin, à la confluence du canal de Fos

les premiers salins

la destination finale en vue

l'entrée du chenal pour accèder à la porte du port

arrimage du bateau avant la porte, le pied rejoint la terre ferme après 600kms

faudra trouver une place dans ce port immense; Au fond le chenal qui mène à la mer... merci à tous ceux qui nous ont soutenus!